Rappel de la définition
La téléexpertise est l’un des 5 actes médicaux définis dans le décret « Télémédecine » du 19 Octobre 2010 : la téléconsultation, la téléexpertise, la télésurveillance, la téléassistance, et la régulation.
La téléexpertise a pour objet de permettre à un professionnel médical (dit « requérant ») de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs professionnels médicaux (dits « requis ») en raison de leurs formations ou de leurs compétences particulières, sur la base des informations médicales liées à la prise en charge d’un patient, et ce, hors de la présence de ce dernier.
Les médecins libéraux ont signé un accord conventionnel avec l’Assurance maladie le 14 juin 2018, permettant le remboursement des actes de téléconsultation et des actes de téléexpertise. Par extension, le remboursement est aussi applicable aux établissements et structures de santé.*
D’où est né le besoin de la télé-expertise ?
Depuis la nuit des temps, les professionnels de santé ont toujours sollicité l’avis de leurs confrères autour des problématiques d’un patient. Un généraliste sollicitant un spécialiste pour la prise en charge d’un patient se fait par téléphone, courrier ou messagerie. En revanche, afin que cette demande d’avis soit considérée comme un acte médical et être remboursée dans le cadre de la réglementation, la traçabilité de l’acte doit être garanti au travers d’un compte-rendu échangé, par exemple.
Les demandes d’avis nécessitent souvent la transmission de documents médicaux, d’examens et de tout ou partie du dossier patient. Pour assurer la protection et la sécurité des données personnelles de santé, ces échanges doivent être réalisés via une messagerie sécurisée de santé ou via des plateformes d’échanges sécurisés telle que la plateforme nationale de Télémédecine Nexus Platform que propose NEHS DIGITAL, utilisée par plus de 1200 structures de santé en France, et qui permet :
- L’échange sécurisé de tout document médical y compris d’imagerie
- L’accès à un annuaire national
- La traçabilité des actes et l’édition de compte-rendu
- La possibilité de compléter les échanges par visio
Afin d’assurer la réussite de la télé-expertise et le développement de ses usages, les solutions proposées aux professionnels de santé peuvent, selon la pathologie à traiter, proposer un workflow et des formulaires adaptés qui regroupent les informations nécessaires permettant d’établir un avis et définir la suite de la prise en charge du patient.
Selon les pathologies, existe-t-il une différence de prise en charge via la Télé-expertise ?
Pour certaines prises en charge, la télé-expertise nécessite d’être régulée et structurée avec des organisations par filière ou réseau tels les urgences neurochirurgicales, la prise en charge des AVC, le suivi oncologique, les maladies rares, la dermatologie, …
Pour illustration en dermatologie, des photographies associées à des éléments de contexte clinique du patient seront envoyées à un dermatologue, qui pourront poser le caractère bénin ou malin d’un mélanome, et proposer au patient une consultation en présentiel.
Dans le cas des urgences neurochirurgicales, il s’agira sur base d’examens d’imagerie (Scanner ou IRM) de solliciter un établissement doté d’une unité Neurochirurgicale pour un avis et un transfert éventuel.
Dans le cas des urgences neurovasculaires (AVC), il s’agira sur base d’examens cliniques, biologiques et d’imagerie (Scanner ou IRM) de solliciter l’avis d’un neurologue sur le traitement approprié (thrombolyse, thrombectomie…) et le transfert éventuel du patient dans une unité NeuroVasculaire.
De multiples filières et réseaux de téléexpertise sont opérationnels dans plus de 50 spécialités médicales.
Dans le cadre du COVID-19, un module de téléexpertise dédié a été développé par NEHS DIGITAL et mis à disposition des 1200 structures de santé de son réseau national, permettant à tout médecin ou structure prenant en charge un patient COVID-19 de solliciter l’avis de son établissement référent dans la lutte contre le COVID-19.
Les principaux bénéfices de la télé-expertise
- Accéder à de l’expertise sans nécessité de transférer le patient
- Mieux organiser l’orientation et le parcours des patients
- Éviter les déplacements et transferts inutiles
- Permettre des prises en charge en urgence
- S’organiser par filière de prise en charge
Télé-expertise, Téléconsultation ou Télé-interprétation, quelles différences ?
Il ne faut pas nécessairement opposer Téléexpertise, Téléinterprétation, Téléconsultation, Téléassistance
ou Régulation. Certains usages sont la combinaison de ces différents actes de télémédecine.
La télé-expertise (demande d’avis entre professionnels de santé) peut être complétée par une téléconsultation du patient avec l’assistance du professionnel de santé requérant. Lors d’une prise en charge, il peut être nécessaire de faire télé-interpréter un examen (Imagerie, EEG, ECG) par un spécialiste. Un médecin requis pourra aussi télé-assister un médecin requérant dans la réalisation d’un examen ou geste médical.
Dans le cadre du COVID-19, les professionnels de santé ont-ils pu s’appuyer sur la télé-expertise ?
Lors de la crise COVID-19, la téléconsultation s’est très rapidement imposée notamment pour assurer la continuité de prise en charge des patients non COVID confinés à domicile ou ne souhaitant pas se rendre chez leur médecin traitant ou spécialiste.
Dans le cadre de la prise en charge des patients COVID-19, les téléexpertises entre professionnels de santé ont été faites plutôt par vidéotransmission qui s’est avéré être l’outil le plus adapté.
L’IA au service de la télé-expertise ?
Contrairement à une pathologie qui ne peut être validée rapidement avec un test effectué, le COVID-19
aujourd’hui a des symptômes lisibles, et le test virologique par PCR confirme ou infirme l’infection.
La connaissance de la maladie du coronavirus évolue tous les jours, la connaissance acquise des symptômes et des modalités de prise en charge se partagent entre les infectiologues, services de réanimation, les urgences, le SAMU, les radiologues et les cabinets de médecine générale.
Les sociétés savantes tel es que l’AFIB ou la SFR propose régulièrement de centraliser les analyses et recommandations aux spécialistes concernés.
Au départ, il avait été décidé de tester les personnes qui présentaient des symptômes d’atteintes respiratoires (toux, fièvre, essoufflement, syndrome de détresse respiratoire aigüe). A partir du 11 mai, tous les Français qui présentent des symptômes évocateurs du Covid-19 peuvent être testés. La mise en place de questionnaire national, de campagne de communication du gouvernement à destination du grand public, a été complétée par la création de chatbot comme le covidbot par Clevy pour l’évaluation de ces symptômes.
C’est une autre forme de télé-expertise s’appuyant sur l’IA qui a fait son apparition à l’occasion de la crise COVID-19.
*source de la Haute Autorité de santé
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