La télé-échographie, une réponse à la pénurie de radiologues et aux déserts médicaux
Persistance des déserts médicaux, répartition inégale des radiologues, pyramide des âges vieillissante des spécialistes d’imagerie médicale… l’accès à la radiologie en France se complique tandis qu’augmentent les besoins liés au vieillissement de la population. Pour garantir des soins d’imagerie pour tous et partout sur le territoire, NEHS DIGITAL a fait appel à son partenaire historique, le réseau national TMF de radiologues interprétateurs, et à la société AdEchoTech. Ensemble, ils proposent aux établissements de santé une solution facile à mettre en œuvre, simple d’utilisation et validée cliniquement : la télé-échographie.
En décembre 2020, NEHS DIGITAL a choisi de réunir ses deux partenaires AdEchoTech et TMF pour assurer un accès aux soins dans des zones sous-dotées en spécialistes d’imagerie médicale, grâce à une solution experte de télé-échographie. Celle-ci comprend le robot de télé-échographie développé par AdEchoTech, le réseau TMF comprenant 150 radiologues chevronnés et la suite logicielle Nexus de NEHS DIGITAL pour interpréter les télé-échographies adressées par différents établissements de santé. Cette suite facilite également l’organisation des rendez-vous, la génération des comptes rendus d’examen et l’intégration des images dans le PACS, le système d’archivage et de transmission d’images (ou Picture Archiving and Communication System en anglais).
Par un médecin, pour les médecins
Melody, nom du robot mis au point par AdEchoTech, est né dans le cadre d’un programme de recherche en médecine spatiale. En 2005, le Centre national d’études spatiales (CNES) et l’Agence spatiale européenne (ESA) sollicitent le CHRU de Tours, pour développer un outil de télé-échographie capable d’assurer le suivi physiologique à distance d’astronautes dans la perspective de missions sur Mars. Fort des bons résultats de cette expérimentation validés par une étude clinique, le Dr Éric Lefebvre, Dr Éric Lefebvre, spécialiste français d’échographie, fonde AdEchoTech en 2008 pour faire passer le projet au stade industriel. Il s’agit pour l’échographiste auteur de plus de 70 communications dans des congrès nationaux et internationaux d’apporter aux établissements de santé confrontés à une pénurie de radiologues une solution simple à utiliser, conçue par un médecin pour des médecins, et rapide à mettre en œuvre. « L’échographie est l’examen de première intention en imagerie médicale », rappelle Nicolas Lefebvre, directeur général de la PME. « Perdre cette compétence pour un établissement, c’est prendre le risque de voir les patients être orientés vers d’autres structures », ajoute-t-il.
Une solution française unique au monde
En 2013, l’EHPAD de Montoire-sur-Le-Loir, dans le Loir-et-Cher, est le premier établissement de France à intégrer la solution complète de télé-échographie. L’année suivante débute la coopération entre TMF et le réseau de téléradiologie de NEHS DIGITAL, premier partenariat privé de téléradiologie à mettre en place de la télé-échographie avec la solution de télémédecine Nexus. Ce partenariat permet la même année au Centre hospitalier de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, d’implanter à son tour la solution.
Depuis le 1er avril 2021, le Centre hospitalier de Châteaubriant, en Loire-Atlantique, y trouve une réponse pertinente au maintien de l’échographie.
Une offre de soins médicaux sauvegardée pour les 80 000 habitants du bassin de vie de Châteaubriant
Le Centre Hospitalier de Châteaubriant, en Loire-Atlantique, se trouve sous l’influence des CHU de Rennes, Angers et Nantes. Difficile dans ce contexte de rivaliser sur le plan de l’attractivité pour les radiologues. Un partenariat conclu avec le CHU de Nantes, établissement support du GHT 44 dont fait partie le CH de Châteaubriant, et un cabinet de ville, garantissait depuis plusieurs années des actes de téléradiologie dans un bassin de territoire de 80 000 habitants. Jusqu’au jour où les praticiens libéraux ont annoncé leur départ à la retraite.
Dans le cadre de l’organisation du GHT 44 et d’une convention inter-établissements, cinq radiologues du CHU de Nantes assurent en journée la télé-interprétation d’IRM et de scanner effectués par des manipulateurs du Centre hospitalier de Châteaubriant dépourvu de spécialistes. La permanence des actes est réalisée à distance depuis 2020 par des radiologues du réseau TMF, avec la solution Nexus de NEHS DIGITAL. La permanence des actes de radiologie conventionnelle et d’échographie est assurée par les urgentistes sur place. Quant aux examens en journée, ils étaient effectués le jour par des radiologues privés.
Une solution rapidement trouvée…
Quand ces derniers ont fait part de leur départ à la retraite à la fin du 1er semestre 2021, il n’était pas question pour l’établissement de priver ses patients du service rendu par ces spécialistes. Mais, recruter ne serait-ce qu’un seul radiologue s’avère complexe. Les candidatures sont rares. Comme le souligne le Dr Dominique Dabadie, radiologue libéral à Bordeaux et membre fondateur du réseau TMF, « les jeunes radiologues sont surtout attirés par l’imagerie en coupe et la radiologie interventionnelle ». Il faut pourtant trouver une solution rapide ; elle prend la forme de la télé-échographie. Thomas Busque, cadre de service imagerie du CH de Châteaubriant, raconte : « Facile à mettre en place, avec des acteurs connus tels que NEHS DIGITAL et TMF, la technologie s’est imposée comme le choix le plus adapté à la situation de l’établissement. Le projet a pu être déployé en 2 mois seulement, sans interruption de service pour les patients. » La solution portée par AdEchoTech, TMF et NEHS DIGITAL présente un intérêt pour la suite : « Développer la télé-échographie peut constituer un facteur d’attractivité pour le recrutement de futurs radiologues, en leur offrant la possibilité de travailler partiellement depuis chez eux », explique-t-il.
appréciée des patients…
Depuis avril 2021, une quinzaine de télé-échographies en moyenne sont réalisées chaque jour dans l’établissement ligérien. « Le recours à cette technologie n’est pas une solution par défaut. Elle répond à la volonté du centre hospitalier de maintenir pour les patients une offre d’échographie. Ces derniers l’ont d’ailleurs plutôt bien acceptée, la présence en visioconférence du radiologue à distance est réconfortante. Cela crée un lien presque plus fort qu’avec les radiologues libéraux vacataires », indique le cadre de service imagerie.
et adaptée aux enjeux des centres hospitaliers
La problématique rencontrée par le Centre hospitalier de Chateaubriant est partagée par de nombreux autres établissements de santé, partout en France. « Le problème d’accessibilité aux soins en radiologie va perdurer dans les 10 à 15 prochaines années », pronostique Nicolas Lefebvre, le directeur général d’AdEchoTech. Pour Raphaël Ruiz, directeur de la business unit Téléradiologie chez NEHS DIGITAL, « si le nombre de radiologues a pu augmenter légèrement au cours de la dernière décennie, l’activité de radiologie reste la clef de voute du système médical français. Les besoins ne cessent d’augmenter ». « La télé-échographie présente l’avantage de pouvoir s’implanter dans des endroits où il n’y a pas de structure radiologique complète, avec des radiologues débordés », ajoute le Dr Dominique Dabadie.